Retrousser ses manches

Le groupe de travail Emploi et formation créé mi 2021 au sein de la French Tech Grande Provence et constitué d’entrepreneurs du numérique a travaillé sur les solutions à porter pour les problèmes récurrents de recrutement des métiers du numérique dont celui de développeur. Pénurie de développeur-euses ? Oui, mais les raisons sont multiples  : une demande très en hausse des entreprises du numérique et de la digitalisation des secteurs, la difficulté de Pôle Emploi pour obtenir des données fiables qui lui permettent de mettre en place des formations en adéquation avec les besoins, la difficulté des personnes en sortie de formation pour trouver les entreprises qui recrutent, ou l’absence d’un centre de formation dont les niveaux de compétences acquises correspondent à ceux attendus par les entreprises.

C’est à cette dernière raison que répond la French Tech Grande Provence et ses partenaires en invitant Matrice L’Ecole à s’installer sur Avignon et en organisant un atelier de co-développement sur la formation de Développeur.euses Full Stack.

Le 21 novembre 2022, Pierre Flouvat-Cavier, Thyfanie Johnson Co-directeurs et Séphora Damator, Ingénieure en pédagogie de Matrice l’Ecole ont proposé aux entrepreneurs de participer à un co-développement de la formation qui va démarrer en mars 2023. L’occasion pour eux de faire des propositions à l’intérieur de la formation certifiante.

Les trois ateliers ont permis de donner des détails sur les besoins en soft et hard skills des entreprises et sur lesquels Matrice va pouvoir s’appuyer pour affiner les contenus de la formation. Quelles sont ces compétences ?

C’est Benjamin Mazza, DSI chez CBA qui a récapitulé en premier les compétences listées par son groupe :

« L’entrepreneur va chercher à savoir si le ou la développeuse comprend le problème rencontré, la logique du problème. La personne doit avoir un esprit critique sur ce qu’elle fait, être capable de tester ses compétences, d’être autonome, de reconnaître ses limites, de demander de l’aide pour ne pas rester trop longtemps sur le problème rencontré. L’esprit d’analyse donc, et de synthèse, la rigueur, la curiosité et un minimum d’envie d’aller vers les autres. »

Fabien Hernandez, Dirigeant d’ARG Solutions a poursuivi par la liste de son groupe :

« Nous avons besoin que les personnes testent leurs compétences sur les bases de données et les modélisations, qu’elles maîtrisent les outils collaboratifs, et qu’elles aient des bases en matière de sécurité, qu’elles y soient sensibilisées. Concernant les soft skills, nous aimons que la personne se projette à long terme sur le territoire, qu’elle sache communiquer et verbaliser sur son travail. Bien entendu, rigueur, respect des consignes, capacité d’écoute, et confiance sont élémentaires. »

Enfin, Guillaume Dieudonné, Directeur de l’innovation chez Glanum rapporte celles de son groupe :

« Pour les hard skills, bases de données, SQL, Java, Angular, React, Gestion des stores, GitHub c’est ce que nous attendons. Nous aussi, nous avons besoin d’une culture et sensibilité à la sécurité. Un sens du détail et de la patience, logique et structuration, agilité, remise en question, la compréhension du métier, l’esprit d’équipe, d’entraide et le plaisir d’apprendre constamment. »

Le deuxième atelier a consisté à réfléchir à des exercices et projets sur lesquels les personnes entrant en formation pourraient travailler.

Pierre Flouvat-Cavier a relevé que les apprenants, étant en reconversion, ayant déjà été en emploi, développent souvent le stress de l’employabilité. Ils ont une pensée critique sur ce qu’ils vont apprendre. Enlever ce stress et la tentation de surajout, es rendre confiants sur la formation, agiles en emploi, c’est le challenge que doit relever Matrice. 

Nous remercions chaleureusement Pierre, Thyfanie et Séphora d’avoir préparé et animé cet atelier. Nous remercions également les entreprises présentes : ARG Solutions, CBAinfo, Elipce, Glanum, Itso Technologies, Logic’Gram, Vertuoz de leur participation.

Voir les entrepreneurs au travail et engagés côté à côte sur les contenus d’une formation est très réjouissant. Plutôt que se « voler » les talents les uns les autres à coup de salaires ou d’avantages, ils ont préféré retrousser leurs manches et s’atteler à former les futur.es collaborateur.trices. L’atelier leur a permis de se rencontrer, de s’entendre sur les besoins respectifs. C’est un des enjeux que porte la French Tech : fédérer.

 

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